Atelier du kit contre le sexisme à la maison diocésaine, Alger les 19 Mars et le 07 Avril 2021

 

Nombre de bénéficiaires : 20 (étudiant.e.s, militantes féministes, journalistes, avocat.e.s, élue,

intervenant.e.s associatif.v.es, représentant.e.s d’ONGs internationales).

L’ouverture de l’atelier a été présidé par KHEDDAR Cherifa qui a souhaité la bienvenue aux participant.e.s et s’est félicitée du choix de son association et ses partenaires pour cette thématique qui s’articule sur le renforcement des Droits des Femmes en méditerranée à travers la lutte contre le sexisme. Ensuite la parole a été donnée à Ait Abba Hayat qui a présenté le projet en mettant l’accent sur le contexte du projet, le bailleur de fonds, ses objectifs, ses activités, ses résultats, le public cibles et le calendrier.

Afin de poser le cadre du déroulement des ateliers, des règles ont été citées et affichées de manière à ce qu’elles prennent sens pour chacun.e dans le groupe. En effet des règles de fonctionnement avaient l’intérêt de favoriser un espace de dialogue possible dans le respect et l’attention pour chaque bénéficiaire.
La méthodologie des ateliers était axée sur des exercices pratiques et des simulations permettant d’assurer l’acquisition de «bonnes pratiques », et mettant à l’épreuve les outils théoriques présentés durant les ateliers, afin de renforcer les compétences des participant.e.s pour lutter contre ce phénomène, en même temps créer des réseaux de soutien et de solidarité pour les victimes de comportement ou violences sexistes .
Durant la première partie de l’activité l’experte, est revenue sur la définition du sexisme et l’explication des différents concepts, qui sont liés étroitement avec le sexisme tel que : (le genre, le sexe, l’égalité, l’équité, la mixité et la parité).
Par ailleurs et pour mieux comprendre le dispositif juridique mis en place, afin de lutter contre le sexisme, l’experte a exposé dans un ordre chronologique la loi national à savoir les dispositions de la constitution : Art 37, du code pénal : Art 295 bis 01 et de la loi N° 20-05 du 28 Avril 2020 relative à la prévention et la lutte contre la discrimination et le discours de haine, puis elle a enchainé avec le Droit International et Régional qui prône l’égalité entre les sexes et condamne fortement les violences et attitudes sexistes à savoir :

- La Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des Femmes de l’ONU en 1979
- La Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples
- Le Protocole à la Charte africaine des Droits de l’Homme et des Peuples, relatif aux Droits des Femmes
-  La Charte des Droits fondamentaux de l’Union Européenne de 2000
-  La Convention d’Istanbul sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des Femmes de 2011


Afin d’assimiler la problématique du sexisme, l’experte a épilogué sur ses manifestations dans la sphère privée et/ou publique, que ce soit en politique, au travail, pendant le cursus scolaire, en sport et dans les médias ; et qui prennent plusieurs formes, en l’occurrence la discrimination, la violence physique et l’atteinte à l’intégrité morale des Femmes.
Durant la deuxième partie de l’activité, l’experte a tergiversé sur la pyramide des discriminations et culture du viol, puis elle est passée à l’explication du viol, des violences sexuelles, des violences domestiques, des violences numériques et des violences institutionnelles ; et afin d’étayer ce volet des statistiques de 2019 concernant les violences à l’égard des femmes en Algérie ont été exposés.
Afin de gommer les préjugés sexistes l’experte a exposé dans la première phase les portraits de grandes dames qui ont marqué l’histoire de l’humanité en générale, et celle des Femmes en particulier telles que:
* ALEXANDRA DAVID-NÉEL (1868 – 1969)
* LES DAMES DU SIEGE de 1524
* GEORGE SAND (1804-1876)
* MARIE CURIE (1867-1934)


Et dans la deuxième phase les portraits de grandes dames qui ont marqué l’histoire de l’Algérie ont
été exposés à savoir :


* FATMA TAZOUGHERT / FATMA LA ROUSSE (1544-1641)
* LALLA FATMA N'SOUMER (1830-1863)
* DJAMILA BOUHIRED (1935-2021)


Les exercices pratiques :


Ces exercices ont eu pour but d’aider les bénéficiaires à reconnaitre le sexisme, ainsi que ses
conséquences sur les Femmes et les filles. En outre, les exercices visaient aussi à stimuler l’imaginaire
créatif des participant.e.s de façon à contrer le sexisme ambiant.
* Déclarations à propos des femmes et des hommes ;
* Les stéréotypes du genre ;
* Les traits de caractères associés à la virilité ;
* Traiter une personne en objet sexuel, qu’est-ce que ça signifie ?
* Comment reconnaitre les images sexistes?
* Le test de Bechdel ;
* Penser à soi à la troisième personne ;
* Déconstruire et détourner le sexisme ;


Résultats de la réflexion :


Les membres du groupe participant à cet atelier, se sont rendu compte que le sexisme renvoie à des propos qui enferment et/ou réduisent une personne à des comportements et règles de conduite qui sont liés à son sexe ou à son genre. Il porte atteinte à la dignité d’une personne en raison de son caractère dégradant ou humiliant et/ou créé à son encontre une situation intimidante, hostile ou offensante. Et l’un des exemples concrets, c’est les remarques que les femmes peuvent aussi véhiculer inconsciemment des préjugés sexistes. Toutefois, les hommes sont majoritairement porteurs des stéréotypes genrés transmis par la société patriarcale. Sur ce volet une grande discussion a été lancée par rapport au sexisme pratiqué contre les personnes transgenre.
En poursuivant la réflexion sur les différentes conséquences des comportements sexistes au quotidien, les participant.e.s ont discuté sur les réflexes afin de Pouvoir y faire face et mieux réagir à l’avenir. Les participant.e.s ont partagé leurs réflexions sur des situations auxquelles certaines personnes ont été confrontées tout au long de leur vie. Le processus d’actions citoyen·ne.s contre le sexisme bien que déjà largement entamé, il ne tend pourtant pas à disparaître des espaces publics et privés.
Ensuite, il a été fait mention au renforcement de la communication non verbale qui peut permettre à votre interlocutrice/interlocuteur de rapidement vous comprendre : reculer la tête, s’écarter physiquement, froncer les sourcils, plisser les yeux, ouvrir grand les yeux, en sont quelques exemples.
Demander à la personne qui se trouve en face de vous de reformuler son propos peut lui permettre d’en réaliser les enjeux et conséquences.
Enfin, il a été dit que le mieux est d’arriver à exprimer concrètement son ressenti sans nécessairement rentrer dans un conflit virulent, qui est certainement loin d’être le meilleur moyen ou le moyen le plus efficace pour lutter contre le sexisme au quotidien.
A la fin les participant.e.s ont rappelé qu’il existait autant de façons de réagir en prenant compte du contexte, même si à tout moment un danger semble apparaître, agir comme on le peut est bien évidemment la chose à faire.


Conclusion :


Les ateliers se sont déroulés selon le programme prévu et toutes les activités ont été réalisées sans contrainte majeure. Les participant.e.s, ont assisté à toute la session et ont montré une bonne implication et un intérêt aux contenus, tant théoriques que pratiques. L’équilibre entre les apports méthodologiques et les activités pratiques tirées du contexte réel des participant.e.s a permis à ces derniere.s d’assimiler les concepts et leur utilisation dans d’éventuels plaidoyers concernant les violences sexistes.
Les ateliers ont été une occasion d’échanges de haute qualité, voire de mutualisation d’expériences lors des travaux de mise en pratique, ce qui pourrait constituer les ferments de vitalité pour enclencher la dynamique citoyenne de lutte contre le sexisme.
Il n’en demeure pas moins que la durée des ateliers de deux jours ne permet objectivement pas l’appropriation complète de l’approche de lutte contre le sexisme, qui reste et demeure un phénomène épineux au sein de la société.